Il y a tous ceux qui descendent irrémédiablement vers les côtes les plus méridionales de l'Ile de Beauté. Et les autres, ceux qui recherchent la quiétude et la contemplation, le face à face avec l'horizon méditerranéen, presque dépouillé de toute perturbation touristique. C'est l'impression que dégage immédiatement un voyage au "nord du nord" de la Corse, jusqu'à Barcaggio. Serait-ce le terminus de votre escapade insulaire ? Peut-être.
Au sommaire- Un hameau de pêcheurs à l'extrême nord de la Corse
- La belle plage de sable de Barcaggio
- Emprunter le Sentier des Douaniers jusqu'à la tour d'Agnello
- Un phare à la merci des vents : la Giraglia
Un hameau de pêcheurs à l'extrême nord de la Corse
Barcaggio (“Barcaghju” in lingua Corsa) se situe sur la commune d’Ersa : nous sommes ici à la pointe extrême du Cap Corse, à l’emplacement d’une ancienne bourgade pré-romaine. Comme son nom l’indique, “U Barcaghju” est un petit port de pêche, flanqué dans une baie près de l’embouchure du ruisseau Acqua Tignese.

Au-delà de cette commune, au charme discret étroitement lié à sa position géographique, c'est avant tout les ingrédients du paysage sauvage qui séduisent le voyageur : sa plage, souvent photographiée, sa tour génoise à portée de marche, ou encore la vue sur l'îlot de la Giraglia et son phare flanqué d'une tour carrée.
On ne vient donc pas à Barcaggio pour s'amuser, mais pour faire une pause et se ressourcer. Car ici, le temps semble s'être arrêté.
La belle plage de sable de Barcaggio
Le village doit notamment sa renommée à une grande et magnifique plage de sable fin, à proximité d’un ensemble de dunes parmi les plus hautes de Corse. Quelques vaches s’y aventurent parfois, à la surprise des touristes.

Ce lieu offre un panorama exceptionnel avec en face, l’îlot de la Giraglia, souvent un ou deux voiliers à l’horizon, et un angle de vue sur la tour Génoise d’Agnellu.
Pour accéder à la plage de Barcaggio, deux choix se présentent à vous : soit par la terre, via le sentier des douaniers (c'est rapide), soit par la mer en réservant une petite croisière en bateau avec la société San Paulu. Vous aurez droit à une excursion à travers le parc marin du Cap Corse, à la découverte de ses plus beaux trésors.
Emprunter le Sentier des Douaniers jusqu'à la tour d'Agnello
Cette tour Génoise, vous pouvez d’ailleurs la visiter en empruntant une petite partie du Sentier des Douaniers à partir de la plage. Au passage, vous pourrez admirer un paysage magnifique et un peu “atypique”, mêlant dunes de sable et végétation : j’ai récemment découvert ce lieu qui m’a personnellement surpris pour son aspect inédit dans le paysage Corse.


Vous souhaitez découvrir le Cap Corse avec un guide passionné ?

Notre partenaire de confiance, Jérémie, vous propose des randonnées guidées et rando-apéros au coucher du soleil dans les plus beaux endroits du Cap. A partir de 45€ / personne. Laissez vos coordonnées pour obtenir plus d'informations.
Un phare à la merci des vents : la Giraglia
Dominant la pointe du Cap Corse, l’île de la Giraglia marque le passage obligé pour tous les navires qui passent de la mer Méditerranée à la mer Tyrrhénienne, autrement dit d’un rivage à l’autre de la Corse. Le caractère stratégique de cet îlot n’a pas échappé aux Génois, qui décidèrent dès 1551 d’y fonder une importante tour, dont la construction fut lancée en 1573 et achevée en 1585.
Cette île accueille aussi un des phares les plus puissants de la Méditerranée : le phare de la Giraglia, classé Monument Historique le 19 avril 2011. Mis en construction en 1839, l’édifice - construit juste à côté de l’ancienne tour génoise - fait partie des 5 phares (Îles Sanguinaires au sud-ouest, Pertusato et Chiappa au sud, Revellata à l’ouest et Giraglia au nord) de 1er ordre qui furent construits pour ceinturer l’Île de Beauté, sous la direction d’une commission créée l’année précédente. Il fut allumé pour la 1ère fois le 1er janvier 1948.

Avec sa tour cylindrique centrée sur un soubassement rectangulaire, lui-même surmonté de créneaux, le phare de la Giraglia a un faux air de château fort. Aujourd’hui, il est automatisé et télécommandé depuis Bastia, et il a été fermé aux visites.
L’île de la Giraglia est surtout connue pour son exposition aux vents, qui en fait un endroit extrêmement difficile à atteindre. En effet, l’îlot est isolé du reste de la Corse par les tempêtes, et ce quasiment toute l’année.
C’est une des raisons - en plus du fait qu’il soit automatisé - qui font que le phare n’a désormais plus de gardiens, et ne peut être visité. La Giraglia est restée ainsi le paradis d’une faune protégée par le Conservatoire du Littoral.
A l’extrémité sud de l’île, on trouve d’ailleurs une preuve du caractère dangereux des vents : la Madonnina. En 1930, une jeune fille d’Ersa - petite ville proche de Barcaggio - s’en alla visiter le phare en compagnie de son mari et de sa fille. Lors de la traversée de retour, la barque du pêcheur qui les accompagnait fut surprise par un brusque coup de vent. La jeune femme eut la peur de sa vie et, se recommandant à la Sainte Vierge, fit la promesse d’en faire ériger une statue s’ils en sortaient vivant. Elle honora sa promesse, laissant ainsi une marque de son vœu pieux sur l’île de la Giraglia.
Autour de Barcaggio, la commune d’Ersa comporte aussi d’autres hameaux : A Rota, Boticella, Granaghjulu, Gualdu, Piazza, Poghju, Cucincu, etc. Certains sont abandonnés, à l’image de Suertu.
Nous sommes ici à la pointe de l’île de beauté. Presque entourés d’eau… Vous avez déjà songé à explorer le bout du monde ? Passez d’abord par le bout de la Corse.