C’est l’une des processions religieuses les plus marquantes en Corse. Juste avant le dimanche de Pâques, pour le Vendredi Saint, le Catenacciu de Sartène reproduit le Chemin de Croix : dès 21 heures, à la tombée de la nuit, celui qu’on appelle le "Pénitent Rouge" entame une longue procession à travers "la plus Corse des villes Corses", simulacre impressionnant de la Passion du Christ.
Le site Curagiu nous présente ainsi cette procession :
“Le pénitent rouge (“u catenacciu”), les chaînes au pied, porte une lourde croix et s’apprête à faire un parcours de 1,8 km, figurant la montée du Christ vers le Golgotha. Il est suivi par un homme en blanc (Simon de Cyrène) et huit pénitents noirs interprétant les juifs, quatre d’entre eux soutiennent un dais noir sous lequel repose un Christ gisant recouvert d’un linceul blanc (celui qu’on a détaché de cette croix qui écrase l’Homme Rouge).”
Traduisez "Catenacciu" par "L’enchaîné", ou le "Porteur de chaînes". Un symbole religieux que l'on dit remonter au 13ème siècle... Soit l'une des plus anciennes processions de l'Ile de Beauté.

Dans le respect de la tradition, le Catenacciu de Sartène est anonyme : personne ne doit connaître son identité. Préparé par 3 jours de jeûne, il prend son départ pieds nus, depuis l’église Santa Maria Assunta, une croix imposante de près de 40 kilos sur les épaules… et une chaîne de 17 kilos entravant sa cheville droite.
Le Catenacciu reproduit 3 chutes, entre lesquelles il est parfois aidé par le Pénitent Blanc, lui-même suivi des pénitents noirs qui portent un "Christ gisant". Tout au long de sa procession éprouvante, les corses mélangés aux touristes observent l’effort palpable du Pénitent Rouge.

Un spectacle émouvant, chargé de spiritualité, que même les non-croyants apprécieront à sa juste valeur... Celle d'un patrimoine insulaire marqué par la religiosité dans toute son intensité symbolique.