De nombreuses cités historiques jalonnent les routes du Péloponnèse, et l’une des plus importantes reste sans doute la ville de Mystras (Mistra). Son architecture byzantine, ses superbes murailles, ses palais médiévaux et ses magnifiques monastères en font l’un des plus impressionnants sites touristiques de Grèce. La cité est reconnue en 1989 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Mais visiter Mistra, ça se mérite : car il vous faudra une bonne marche, parfois harassante sous le soleil estival, pour explorer son architecture déployée à flanc de montagne.
Une cité byzantine aux portes de Sparte
La ville de Mistra se trouve au sud-est du Péloponnèse, dans la province de Laconie, à 15 minutes en voiture de Sparte. Pour les personnes séjournant dans un hôtel à Athènes, il faut compter environ de 2h30 à 3h de trajet pour atteindre Mystras. Si vous n’êtes pas véhiculé(e), n’hésitez pas à opter pour les transports en commun, car de nombreux bus desservent chaque jour Athènes et Sparte. Des départs existent également depuis l’aéroport.
Les caractéristiques architecturales des ruines de la cité, particulièrement bien conservée, rappellent aux visiteurs l’importante influence artistique et culturelle byzantine. Rappelons que la cité faisait autrefois partie des capitales provinciales florissantes de l’Etat byzantin.


Mystras se subdivise en trois parties.
La forteresse de Villehardouin (au sommet)
Surplombant Sparte sur une colline de 620 mètres, elle est édifiée en 1249 par le Prince d’Achaïe, Guillaume II de Villehardouin. La forteresse, qui occupait une position stratégique, était le centre de la puissance byzantine dans le sud de la Grèce. Elle a été successivement la résidence du gouverneur militaire et le siège du Despotat de la Morée.


La ville haute
Elle était le siège de l’aristocratie et le centre administratif de la cité. Cette partie abritait de très belles demeures témoignant de la qualité de vie exceptionnelle des habitants de Mystras au cours des siècles de règne de l’Empire Byzantin.
La ville basse
Elle abritait les monastères, les églises, les cathédrales de Mystras et de nombreux édifices destinés à l’approvisionnement en eau de la cité et à son système d’égouts et à des activités commerciales et artisanales.

Vous l’aurez compris, pour découvrir la cité dans son intégralité, vous aurez besoin de grimper. Comptez environ une heure pour monter jusqu’au sommet de la colline et 45 minutes pour descendre jusqu’à l’entrée principale située en bas du rocher.
Il vous faudra donc prévoir de bonnes chaussures de marche, des lunettes de soleil, un chapeau et de la crème solaire (notamment si vous décidez de faire la visite en été). N’hésitez pas à emporter une bouteille d’eau et de quoi grignoter avec vous. Attention, vous aurez une ascension d’environ 2,5km avec 220m de dénivelé et le site ne dispose pas de restaurants.

L’idéal est de réaliser l’ascension au printemps ou en automne. Il fera beaucoup moins chaud et de plus, vous pourrez mieux profiter du magnifique paysage offert par la végétation locale.
Les lieux incontournables de Mystras
De nombreux sites sont à découvrir sur Mystras. La visite commence généralement par la ville basse et se termine par le haut de la colline, où l’on pourra admirer la somptueuse forteresse de Villehardouin et apprécier la vue magnifique sur la cité. Pour les moins téméraires, une entrée est également disponible à l’entrée de la ville haute. Dans ce cas, vous pouvez commencer votre visite par la forteresse et la finir par la ville basse.
La Métropole
Après avoir franchi la porte centrale de la ville basse, vous découvrirez le premier complexe ecclésiastique de Mystras à droite de l’ancienne rue centrale : la Métropole. Elle comprend la magnifique église de Saint-Dimitri, des bâtiments épiscopaux et plusieurs cours intérieures, arborées et fleuries. Édifiée fin du 13ème siècle sur le modèle de la basilique byzantine à trois nefs, l’église de Saint-Dimitri comprend de superbes fresques murales particulièrement bien conservées. Le sol de l’édifice est décoré d’un aigle à deux têtes et quelques élégants marbres.
Le Monastère de Brontochion
Un peu après la métropole, vous ferez la découverte du monastère de Brontochion, un complexe qui comprend deux superbes églises : Agios Theodoros et Aphentiko, et plusieurs tombeaux appartenant aux despotes. Ayant accueilli autrefois de nombreuses activités culturelles, Brontochion a été le monastère le plus riche de Mystras.
Le Couvent de la Pantanassa
Inauguré en septembre 1428, le couvent de la Pantanassa fût le dernier construit sur le site. Il abrite encore aujourd’hui quelques religieuses orthodoxes. C’est d’ailleurs le seul monastère du site encore habité en permanence. Sa superbe façade de pierre ouvragée et ses magnifiques fresques colorées témoignent du rayonnement de l’art byzantin tardif à cette époque. Pendant la visite, les sœurs résidentes vous proposeront de nombreux ouvrages de qualité riches d’Histoire. Mais attention, tenue décente exigée à l’entrée du couvent.
Le Monastère de Péribleptos
Fameux pour ses sublimes représentations murales, le monastère de Péribleptos fait partie des plus importants édifices religieux de Mystras. Vous serez impressionné(e) par les reproductions qui dominent les murs et la coupole coiffant l’église. Dodekaorton (douze grandes fêtes du calendrier liturgique orthodoxe), Christ Pantocrator (universel et tout-puissant, selon le rite byzantin) ou Vierge Marie : les amateurs d’art seront conquis.

La Forteresse
Sur le flanc de la colline se dresse la forteresse de Villehardouin, accessible via un impressionnant escalier de roche, et qui abritait autrefois les rois byzantins et les hautes personnalités de l’époque. Ce qui reste du palais reflète le prestige et l’importance qui lui était accordés.


Sur les hauteurs du château, vous remarquerez la tour du guetteur. Vous pourrez apprécier depuis ce niveau la cité dans son intégralité et les montagnes qui la surplombent. La vue y est imprenable. En contrebas, vous apercevrez l’église du palais, Sainte-Sophie, érigée par le premier despote de Morée dans la deuxième moitié du 14ème siècle.
Préparez-vous pour une marche qui restera dans les mémoires...