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livre sur la provence

Ma sélection de romans, poèmes et livres de recettes pour "feuilleter" la Provence

Par Mathilde 9 min. de lecture
5/5

Les cigales, la garrigue, la lavande, les marchés, la pétanque, les plats traditionnels… La Provence a été maintes fois décrite, illustrée et a inspiré de nombreux livres.

J’ai sélectionné ici - très subjectivement - ce que je considère comme les 10 meilleurs romans, recueils de poèmes et autres livres de recettes pour découvrir la Provence à travers les yeux de vrais provençaux et à travers ceux d’auteurs simplement passionnés par la région. Bonne lecture !

Au sommaire
  • La gloire de mon père, de Marcel Pagnol 
  • Lettres de mon moulin, Alphonse Daudet 
  • La Bête du Vaccarès, de Joseph d’Arbaud 
  • L’Homme qui plantait des arbres, de Jean Giono
  • La Maison assassinée, de Pierre Magnan
  • Mirèio, de Frédéric Mistral 
  • Roger, une vie de berger entre Durance et Luberon, de Arnoult Seveau
  • Une année en Provence, de Peter Mayle 
  • Les nombreux livres de Claude Courchay 
  • La Cuisinière provençale de Jean Baptiste Reboul 

La gloire de mon père, de Marcel Pagnol 

Marcel Pagnol est l’écrivain, cinéaste et producteur Marseillais sans doute le plus célèbre de l’histoire. D’ailleurs Marseillais, pas tout à fait puisque Marcel Pagnol est né à Aubagne, à quelques kilomètres de la cité phocéenne, en 1895. 

Mais peut-être connaissez-vous déjà sa vie ou son pays de naissance car tout est raconté dans Souvenirs d’enfance, son roman autobiographique paru en 1957. La Gloire de mon père est le premier tome de la série qui a été suivi par le Château de ma mère, le Temps des secrets et le Temps des amours. L’autobiographie a bien sûr était embellie et romancée par l’imagination de son auteur. Mais les personnes qui ont entouré Marcel Pagnol dès son plus jeune âge sont rapidement devenues des personnages…

D’ailleurs, qui n’a pas lu un des livres de la série a au moins regardé quelques images des films adaptés des romans (deux films, la Gloire de mon père et le Château de ma mère). 

Ce premier tome revient sur la naissance de Marcel Pagnol, son enfance à Marseille, ses premières années à l’école et ses vacances, en 1904, dans la Bastide Neuve, dans l’ancien village de la Treille.

Pour l’anecdote, le village n’existe plus : aujourd’hui, La Treille est un quartier du 11ème arrondissement de Marseille. Et même, si la famille Pagnol traversait le village de la Treille pour partir en vacances, ce n’est pas là qu’ils s’arrêtaient, la Bastide Neuve se trouvait en fait dans le hameau des Bellons. Vous l’aurez compris, le roman est idéal pour connaître et plonger dans la région de Marseille, au début du XXème siècle.

Lettres de mon moulin, Alphonse Daudet 

Les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet est un recueil de plusieurs nouvelles… Toutes écrites par Alphonse Daudet. Quoi que, certaines sont en effet signées Marie-Gaston, pseudonyme utilisé par Daudet pour écrire ses chroniques provençales, sous forme de feuilleton, dans le journal parisien L'Événement vers 1866. Les nouvelles ont ensuite été regroupées dans le recueil de Daudet en 1869.

Alphonse Daudet est né à Nîmes, en 1840. Le moulin dont il est question dans ses lettres, est le moulin Saint-Pierre, situé à Fontvieille. Il est d’ailleurs possible de le visiter, encore aujourd’hui. C’est au cours d’un séjour dans sa Provence natale, et suite à la découverte du moulin Saint-Pierre, qu’Alphonse Daudet commence à écrire ses nouvelles.

Les plus connues aujourd’hui sont sans doute La Chèvre de monsieur Seguin, le Curé de Cucugnan ou encore l’Arlésienne. Cependant, bien que connues aujourd’hui, elles n’ont pas rencontré le succès escompté à leur sortie… Le succès qu’attendait Alphonse Daudet arriva plus tard, entre 1872 et 1890, avec la publication de sa trilogie, le Tartarin de Tarascon

Dans Lettres de mon moulin, il y aussi bien des contes que des balades. Bien que toutes différentes, réelles et plus fantaisistes, ces nouvelles transmettent le charme de la Provence que Daudet voulait faire découvrir à ses amis Parisiens.  

livre d'alphonse daudet les lettres de mon moulin
Une édition originale des Lettres de mon moulin.

La Bête du Vaccarès, de Joseph d’Arbaud 

La Bèstio dóu Vacarés pour son titre en langue d’oc, est un roman de l’écrivain provençal, aristocrate camarguais et gardian (le cow-boy des manades provençales), Joseph d’Arbaud. Au-delà du titre, l’œuvre a intégralement été écrite en langue d’oc. 

Dans La Bête du Vaccarès, il est question de Camargue, de la Méditerranée, de la vie de gardian, de la nature du paysage… Et sans surprise, d’une bête : un dieu-taureau, une créature imaginaire, mélange d’un taureau et d’un homme.

Le roman tient place à un tournant de l’histoire de la Camargue. Il décrit à la fois une Camargue ancienne, sauvage et préservée, que l’on veut garder et la volonté de moderniser la région… Ainsi beaucoup voient dans cette Bête de Vaccarès, une description des changements vécus dans la région. Il a d’ailleurs été dit du roman “L'humble gardian qui vit dans sa cabane de roseaux voit avec tristesse s'engloutir dans un marais la « bête du Vaccarès », symbole de la Camargue traditionnelle” (Picon). 

L’Homme qui plantait des arbres, de Jean Giono

Difficile de ne choisir qu’un seul livre tellement l'œuvre de l’auteur provençal est prolifique… Et tous, tiennent place dans la région, et décrivent le monde provençal paysan. Jean Giono est un provençal, un vrai, né en 1895 à Manosque et mort, en 1970, dans la même ville. 

L’Homme qui plantait des arbres est un peu particulier puisqu’il a été écrit dans le cadre d’un concours du magazine américain, Reader’s Digest. Le thème du concours était “Le personnage le plus extraordinaire qu’ils avaient jamais rencontré”. Ainsi Jean Giono avait écrit ce texte puis soumis au magazine qui l’avait en premier lieu chaleureusement accueilli… Jusqu’à accuser son auteur, plusieurs semaines plus tard, d’imposture. Le magazine s’était en effet rendu compte que l’auteur avait, comme beaucoup d’autres finalement, sorti une histoire de son imagination !

Un jour qu’il se promenait, Jean Giono (du moins, le narrateur du livre, maintenant que nous savons que l’histoire est imaginaire) a fait la rencontre d’un homme, un berger solitaire, Elzéard Bouffier qui plantait des arbres en Haute-Provence, région relativement déserte. L’Homme qui plantait des arbres est à la fois un portrait de ce berger et l’histoire d’un homme qui a réussi à créer une forêt dans une région complètement déserte.

Beaucoup considèrent aujourd’hui ce livre comme un manifeste de la cause écologiste : non seulement le berger a pu créer une forêt, mais celle-ci a eu des répercussions sociales et économiques positives pour les habitants du village pourtant menacé de désertification. Encore une fois, il s’agit d’une fiction mais une fiction positive.

La Maison assassinée, de Pierre Magnan

Autre auteur né à Manosque, quelques années plus tard cela dit, en 1922. Pour autant, la différence d’âge entre Jean Giono et Pierre Magnan ne les a pas empêchés d’être amis. A l’âge de 15 ans, Pierre Magnan a un véritable coup de cœur pour l'œuvre de Jean Giono qui devient alors son “maître” de lettres puis le premier à lire ses romans. Leur amitié finit même dans un livre signé Pierre Magnan, Pour saluer Giono (publié en 1990), qui décrit l’amitié des deux auteurs.  

Au-delà de leur métier, ces deux partagent aussi l’amour de leur région. Mais bien que l’histoire se déroule dans la Haute-Provence, ce n’est pas la beauté du lieu dont il est question dans la Maison assassinée. Il s’agit d’une sombre histoire d’assassinat, adaptée ensuite sur grand écran. 

La famille Monge est sauvagement assassinée en 1896. Séraphin Monge, seul survivant du massacre, revient dans sa maison d’enfance et sur les lieux du crime 25 ans plus tard pour à la fois détruire la maison, et retrouver les meurtriers. Cela dit, il se rend rapidement compte qu’un inconnu a pris de l’avance sur cette enquête, et massacre tous ceux qui semblent avoir des informations sur l’assassinat des Monge… 

Mirèio, de Frédéric Mistral 

Frédéric Mistral est né à Maillane en 1830. Il est écrivain, et lexicographe français de langue provençale. Il est d’ailleurs membre et fondateur du Félibrige, association qui œuvre à la sauvegarde de la culture et de la langue d’oc. Ainsi, sans surprise, toutes les œuvres de l’auteur ont été écrites en provençal. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1904 pour son œuvre, Mirèio, un des rares prix Nobel donné à une œuvre dans une langue non reconnue officiellement. 

mireio de frédéric mistral
Une œuvre poétique provençale écrite en huit années par Frédéric Mistral.

Mirèio, ou Mireille en français, est un poème en douze chants qui lui demanda 8 années de travail. Comme quoi, le prix Nobel est mérité… Mireille, jeune fille à marier d’un propriétaire provençal, tombe amoureuse de Vincent, pauvre vannier, lui-même amoureux de la jeune fille. Malheureusement, les parents de Mireille n’acceptent pas cet amour. Ils continuent de la proposer à de riches prétendants… Après plusieurs refus, Mireille décide alors de partir aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour prier les patronnes de la Provence, en vue d’obtenir le consentement de ses parents et de pouvoir enfin vivre pleinement son amour. Elle décide de traverser par la Plaine de la Crau, écrasée par le soleil… Mais est victime d’insolation, et meurt dans les bras de Vincent, sous les yeux de ses parents.

Non seulement, cette histoire permet à Frédéric Mistral de mettre en avant sa langue, mais il dévoile aussi beaucoup de la culture provençale. Il y aborde notamment de nombreux mythes et légendes de la région, comme ceux de la Tarasque, les trois Saintes Maries de la mer, l’Arlésienne et la Vénus d’Arles. 

Roger, une vie de berger entre Durance et Luberon, de Arnoult Seveau

Roger Jouve est un berger, né à Cavaillon en 1936. Toute sa vie, il a gardé son troupeau entre les collines du Luberon et les rives de la Durance… Du coup, il en a vu du changement. Il a été témoin de l’évolution du paysage et de la vie en général. Dans son ouvrage (beaucoup plus contemporain que les précédents), Arnoult Seveau, ami de Roger, recueille les propos et toutes les histoires et mémoires de ce vieux berger, figure locale dans le Luberon. 

Il faut dire que le berger a œuvré toute sa vie pour préserver et valoriser le patrimoine naturel de sa région. Proche du Parc naturel régional du Luberon, il a d’ailleurs aidé les gestionnaires publics à mener à bien leur mission. Arnoult Seveau est lui-même membre fondateur du GREC, le Groupe de recherches et d’études des cavités du Luberon. Pour découvrir la région à travers les yeux d’un homme qui souhaite la préserver… 

Une année en Provence, de Peter Mayle 

Une année en Provence est le roman autobiographique de Peter Mayle, de son titre original “A Year in Provence” (le livre a d’ailleurs été traduit en 17 langues). Peter Mayle n’est pas provençal mais il est décrit comme “le plus méridional des Anglais”. C’est un Anglais tombé amoureux de la région lorsqu’il part s’installer dans le Luberon en 1986. Cela dit, il ne part pas simplement s’y installer… Il réalise véritablement son rêve en achetant, avec sa femme, un mas provençal du XVIIIème siècle, au pied du massif du Luberon, avec son domaine viticole, sa 2CV et ses chiens. 

Dans son livre, Peter Mayle décrit alors son expérience, avec beaucoup de moments de joie, c’est vrai, et aussi beaucoup de mésaventures qu’il raconte avec autodérision et un bel humour anglais. Le livre regorge d’anecdotes, de clichés sur la Provence et de contre-vérités. Accent provençal, cuisine, cigales, marchés et brocante, pétanque, mistral… Une année en Provence est un puits d’informations pour quiconque souhaiterait visiter la région. 

Les nombreux livres de Claude Courchay 

Claude Courchay est né à Dakar. Il a été maçon, serveur, caissier, professeur… Il a fait de nombreux voyages à travers le monde, il s’est baladé. Mais finalement, Claude Courchay s’est retrouvé dans les Alpes de Haute Provence où il vit, et écrit de nombreux livres.

Beaucoup de ses ouvrages se déroulent d’ailleurs en Provence. Un ami de passage, la Foire aux Agnelles, Chronique d’un été… Quel que soit le livre, on écoutera toujours le chant des cigales en fond de lecture.  

La Cuisinière provençale de Jean Baptiste Reboul 

Dernier livre pour la fin, ou pour la faim, puisque la Cuisinière provençale est un livre de recettes… provençales. Il est plus précisément, le livre de recettes provençales le plus connu de la région. Il regroupe 1120 recettes, et pas moins de 365 menus, soit un pour chaque jour. Bien sûr, on y retrouve les saveurs de la Provence mais c’est aussi un livre de cuisine reconnu, une référence, pour tout amateur de cuisine et autre grand chef. 

livre de recettes provençales
Un indémodable des livres de cuisine provençale.

Jean-Baptiste Joseph Marius Reboul, né en 1862 à La Roquebrussanne était d’ailleurs lui-même chef cuisinier. Il a été chef de la maison familiale des Noilly Prat (marque de Vermouth français), de 1900 jusqu’à la fin de sa carrière. 

Pour la petite anecdote, une première version du livre avait été envoyée à Frédéric Mistral qui avait apprécié le geste, félicité le chef, et lui avait assuré que son livre apparaîtrait dans son Museon Arlaten (musée consacré à l’ethnographie de la Provence, en Arles). Passionné par la langue provençale (comme vous le savez maintenant), Frédéric Mistral demanda même au chef d’ajouter le nom des plats en provençal… Ce qu’il fera sur toutes les autres versions de son livre de recettes. 

Que vous soyez amateur de poèmes, de romans policiers ou amoureux de bonne cuisine, vous trouverez dans cette liste le moyen de plonger au cœur de la Provence. Et si vous êtes Provençal en manque de votre pays natal, comme moi, alors la simple ouverture de ces pages vous permettra parfois… d’entendre à nouveau les cigales. 

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