Nichée dans la verte vallée du Littu, entre les montagnes rocheuses qui la séparent de la mer, se trouve une Sardaigne authentique qui parle de nature et de tradition.
Une visite à S'Abba Frisca est une étape incontournable pour ceux qui passent leurs vacances sur l'extraordinaire côte de Dorgali en été, et qui souhaitent enrichir leurs journées de détente par la visite d'un musée et une immersion totale dans la nature, pour connaître et découvrir le visage le plus authentique de la Sardaigne.
En automne et au printemps, c'est aussi la destination idéale pour une jolie sortie en famille, ou pour ceux qui choisissent de combiner la randonnée et l'escalade dans le Supramonte avec un ingrédient de tradition, de culture et d'authenticité.
Au sommaire- Un parc accueillant, proche de Cala Gonone
- Du jardin méditerranéen à la "réserve" animalière
- Un Manoir transformé en musée ethnographique
- En 1916, une apparition remarquée dans National Geographic
- Visiter S'Abba Frisca
Un parc accueillant, proche de Cala Gonone
S'Abba Frisca est un complexe naturel et un musée situé dans une ancienne propriété rurale immergée dans le vert de la vallée du Littu. L'intérieur conserve encore intactes les structures et les pièces utilisées pour le travail dans les champs et l'élevage des animaux de ferme.
Il se trouve à 15 minutes de la ville, à seulement 5 kilomètres de Cala Cartoe et à 12 minutes du port touristique de Cala Gonone, d'où partent les excursions en bateau vers Cala Luna, les grottes de Bue Marino et le reste du golfe d'Orosei.
Pour vous mettre tout de suite à l'aise : l'Anglais et le Français sont parlés au sein du parc S'Abba Frisca. Et l'accueil courtois des guides et des propriétaires fait pleinement honneur au caractère hospitalier proverbial des Sardes.

Du jardin méditerranéen à la "réserve" animalière
La visite commence sur les sentiers encadrés par les herbes typiquement méditerranéennes ; ces herbes possèdent des propriétés curatives et aromatiques particulières, tandis que d'autres sont utilisées pour la teinture des textiles.
On passe également par le "Viale dei Glicini", qui au printemps explose de couleurs et de parfums. Ce passage se révèle être un cadre idéal pour les selfies romantiques à poster sur les réseaux sociaux. Ici, le son des cascades et des fontaines construites sur la roche locale, laisse entendre que l'eau est l'élément le plus présent à S'Abba Frisca... Dont le nom signifie "eau fraîche" en langue sarde.
Un étang construit dans les années 1920 abrite diverses espèces aquatiques telles que des canards, des colverts et des tortues. Plus loin, on découvre les autres abris pour animaux, avec l'enclos des chèvres et des moutons noirs d'Arbus (considérés comme l'espèce la plus ancienne de Sardaigne).


Il y a aussi un petit troupeau de sangliers, puis des vaches, des paons et surtout des ânes albinos de l'île d'Asinara.
L'âne a toujours été indispensable dans l'activité rurale de la Sardaigne, non seulement comme animal de bât, mais aussi pour la production de farine avec l'utilisation d'un grand moulin en pierre, présent à S'Abba Frisca (et dont l'origine remonte au 18ème siècle).
Néanmoins, l'âne sarde était également utilisé pour extraire l'eau du puits avec la "noria", une roue à eau qui tourne avec le mouvement circulaire de l'animal autour d'elle. A S'Abba Frisca, on découvre la seule noria en état de marche de toute l'île !


Sur une grande place, entre l'étang et les clôtures, se trouve une construction datant du siècle dernier, et qui servait d'abri aux bergers. Construite en pierre et en genévrier, elle rappelle les cabanes perchées autour des nuraghi de l'Antiquité.
Une structure en pierre avec une grande galerie ouverte devant l'édifice témoigne de l'architecture traditionnelle utilisée pour stocker les fournitures et les outils agricoles.
Un Manoir transformé en musée ethnographique
Impressionnante est la grandeur du manoir situé entre un olivier sauvage millénaire et un majestueux pin centenaire. Ces arbres peuvent être considérés comme les principaux témoins des générations qui se sont succédées à S'Abba Frisca.
Le manoir était la véritable demeure de ses propriétaires. Aujourd'hui, il a été transformé en un riche musée ethnographique, composé des pièces utilisées pour la production d'huile et de vin, du mobilier et de l'aménagement d'origine, de la cuisine avec le four utilisé pour la cuisson du pain carasau, et d'une série d'expositions qui sont le fruit de recherches intensives dans toute l'île.

Le visiteur y observe également des dons de la communauté de Dorgali, en reconnaissance du prestige du parc-musée, et comme contribution à la diffusion de l'histoire du village et de la Sardaigne.
Sont exposés notamment :
- des vêtements traditionnels d'hommes et de femmes
- des objets dérivés d'anciens métiers
- une machine du 19ème siècle utilisée pour fabriquer du soda
Et bien sûr, "sa leppa de chintu" et "sa resolza di Dorgali", couteaux à lame fixe et dentelée qui sont les compagnons indéfectibles des bergers et des agriculteurs sardes depuis des siècles.

À S'Abba Frisca, en plus de la visite guidée, il est également possible de réserver :
- des ateliers éducatifs pour les enfants
- des dégustations de vins et de fromages
- la reconstitution de la fabrication du pain
- une promenade à dos d'âne autour de la noria ou du moulin à grains
En 1916, une apparition remarquée dans National Geographic
S'Abba Frisca recèle donc un patrimoine d'une valeur historique et culturelle inestimable, inextricablement lié à l'histoire de la famille Secci, les actuels propriétaires et gestionnaires du site. Ces gens sont un exemple de la façon dont l'homme peut encore jouer un rôle essentiel, en lien inséparable avec la nature.
Ce lien perdure dans la ferme de M. Bartolomeo depuis des générations ; grâce à l'engagement et à l'ingéniosité de toute la famille, S'Abba Frisca s'est imposé comme le premier (et unique) parc-musée privé de Sardaigne.

Le premier indice que S'Abba Frisca et sa famille allaient faire parler d'eux remonte à 1916. Cette année-là, le magazine National Geographic publie une photographie montrant les ancêtres et arrière-arrière-grands-pères Pietro Andrea et Vincenzo Secci travaillant dans les champs en tenue traditionnelle de fermier !
L'image faisait partie d'un vaste reportage photographique réalisé par l'ingénieur Charles Will Wright, directeur adjoint des mines d'Arbus. Il accompagnait un article, Little-Known Sardinia, écrit par sa femme Helen Bree pour le prestigieux magazine américain.
La photographie d'époque est encadrée et exposée à l'intérieur du manoir, ainsi que le numéro original du magazine, qui est maintenant devenu une pièce de musée.
M. Bartolomeo, son fils Gianluca et toute la famille exhibent cet héritage avec une fierté humble et bien méritée, tout en manifestant cette "sardanité" exprimée par Helen Bree dans son texte :
"Dans la moitié orientale de l'île, dans les vallées montagneuses et les petits villages, c'est là que vivent les vrais Sardes… On les trouve en bonne santé et en bonne forme, généreux, hospitaliers".
L'identité de la Sardaigne et de son peuple, à S'Abba Frisca, se révèle sous toutes ses facettes. Mais elle se révèle encore plus dans le fort sentiment d'appartenance et la passion que la famille Secci manifeste pour sa terre.
Une terre de plus en plus visitée et convoitée par le tourisme international, qui recherche une expérience différente du stéréotype classique des vacances proposé par les tour-opérateurs et les guides de voyage.
L'écrivain américain l'avait déjà deviné il y a plus de 100 ans : "Cela sera fait surtout par ceux qui ne voyagent pas seulement pour profiter du confort des hôtels ", mais qui choisissent de connaître plus profondément ce côté encore à moitié inconnu de la Sardaigne, si ancien, si authentique mais si actuel.
Visiter S'Abba Frisca
La visite du parc-musée se fait toute l'année, mais il faudra pré-réserver certains mois d'hiver - et le nombre de visiteurs est fixé à 4 au minimum pour les sessions privées.
Côté tarifs, prévoyez 12€ par adulte et 6€ par enfant.