Une vingtaine de kilomètres - à vol d'oiseau - séparent 4 lieux remarquables du centre de la Sicile : le site archéologique de Morgantina, le musée d'Aidone, et Piazza Armerina, où l'on peut visiter la Villa Romana del Casale. Pour les découvrir, direction la province d'Enna. Une immersion totale dans le patrimoine insulaire vous y attend.
Au sommaire :
Un haut-lieu historique trop souvent oublié par les voyageurs
Evidemment, la Villa Romana del Casale (dont les mosaïques sont renommées) située à 5 kilomètres seulement de la belle ville de Piazza Armerina, mérite une halte touristique. Peu font pourtant le "détour" pour explorer la cité de Morgantina, un superbe site archéologique très isolé au beau milieu des collines des monts Héréens. Ne faites pas cette erreur !

Mon premier conseil avant d'entamer votre parcours : achetez le billet incluant l’entrée pour les trois sites (Morgantina, Musée d’Aidone et Villa du Casale). Il faut le demander.
Après une dizaine de kilomètres depuis Aidone, vous laissez la route principale pour emprunter une route désormais carrossable, constituée de pavés. Il y a encore trente ans, c’était un chemin de terre qui en rebutait beaucoup.
Visitez ce site immense à la fraîcheur du matin. L'été, rares sont ceux qui se risquent à affronter l’ardeur du soleil brûlant.
Agora, théâtre, "domus"... Des vestiges exceptionnels, de l'époque du tyran Timoléon de Syracuse
Vous pourrez découvrir à Morgantina les vestiges archéologiques issus de nombreuses fouilles, notamment celles de 1955, conduites par les américains.
Ce site fut habité par les peuples primitifs de la Sicile, puis hellénisé à partir du 6e siècle av. J.-C. par des colons venus de Catania. Le roi sicule Doukétios reconquis Morgantina et n'en laissa que des ruines. La reconstruction est dûe au tyran corinthien Timoléon de Syracuse, agent d'une colonisation grecque d'ampleur dans toute la Sicile, aux alentours de 345 av. J.-C.

Une majeure partie des vestiges retrouvés (agora, théâtre, maisons, four, greniers...) datent donc de cette époque.
Le long du périmètre de la zone archéologique, on peut apercevoir les anciens remparts et l'aire sacrée, comprenant les restes de plusieurs petits temples et aussi le « naiskos », un grand temple d'environ 30 mètres de long et datant du 6e siècle av. J.-C.
C'est au pied de la colline de l'Acropole que la « domus » (demeure antique), avec ses sols mosaïques et ses fresques, a été découverte.

Dans l'agora se trouve un temple dédié aux divinités antiques de Déméter et de Kore.
Le théâtre grec s'avère certainement être la visite la plus remarquable de Morgantina, avec un auditorium plein cintre de 15 étapes, divisé en six zones, qui pouvait accueillir près de 5000 spectateurs.
Enfin, à côté du théâtre grec, à l'est, vous découvrirez un grenier public datant du 3e siècle av. J.-C., puis des restes d’usines produisant des vases en céramique. Vous pouvez aussi observer des thermes.

Pour l'anecdote, j’ai entendu du dire que du fait de son éloignement et de l’impossibilité d’y organiser une surveillance accrue, dans les années 80, beaucoup des pièces intéressantes auraient disparu au profit de petits mafieux locaux dénués de scrupules.

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Après Morgantina, une visite du musée d'Aidone et une pause fraîcheur au lac d'Ogliastro
Aidone est aussi appelée le "Balcon de Sicile" (beaucoup de lieux le sont, d'ailleurs) pour sa position très élevée, avec des panoramas stupéfiants vers de nombreuses directions : l'Etna, les Nebrodi, la plaine de Catania jusqu'à Syracuse.
Sur place, prenez le temps de visiter le musée qui possède de nombreux artefacts de Morgantina.



Vous sortirez du musée en tout début d'après-midi. En face, une panineria tenue par des allemands - qui sont restés là par amour du lieu - vous proposera des spécialités d'Enna élaborées par une cuisinière sicilienne. Il est aussi possible d’acheter des confitures et du miel de la région.
Envie de nature ? Vous êtes tout près du lac d’Ogliastro, et notamment d’une merveilleuse réserve protégée, le Parc de la Ronza. De belles ballades en perspective...

Logisticien pour l’Aviation Civile, Hugues a également été correspondant local pour le Dauphiné Libéré pendant 15 ans et rédacteur/photographe pour la revue Aéropresse. Marié à une sicilienne, il se passionne pour la plus grande île de Méditerranée et nous livre ses découvertes, hors des sentiers battus.
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